mercredi 21 mai 2008

Congo Brazzaville : Le musicien congolais Rapha Boundzeki n'est plus

Le Congo Brazzaville est en deuil depuis quelques jours. Il pleure un célèbre musicien arraché à la vie à fleur d’âge. Il s’agit de Rapha Boundzeki, très connu dans le pays pour ses œuvres très prisées des Congolais de l’autre côté. Rapha Bernard Boundzeki, était l’un des artistes musiciens congolais les plus populaires decedé à 46 ans suite à une crise cardiaque le samedi 10 mai dernier au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville. Basé à Pointe-Noire, depuis 1998, suite aux événements sociopolitiques qui ont secoué les quartiers Ba Congo et Makélékélé, Rapha Boundzeki, surnommépar ses melomanes Aphara, était revenu à Brazzaville percevoir ses droits d’auteurs au Bureau congolais du droit d’auteur. Arrivé sur les lieux, l’artiste n’a, malheureusement, pu entrer en possession de ses droits qu’il ne perçoit plus, voici des années. De retour chez lui, le chanteur a piqué une crise d’hyper tension. Conduit au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, Rapha Boundzeki a succombé à une crise cardiaque.
Pour la petite histoire, Bernard Boundzeki est né le 4 août 1961, à Brazzaville. Où il a fait ses premières armes dans la musique, au début des années 1980.
Après avoir roulé sa bosse dans plusieurs groupes brazzavillois et ponténégrins, tels que Véritas Music, Ata Lokole, Chaka Rail, Viva la Sembadia et Bawadze Mélodia, Rapha intègre l’orchestre Véritable Mandolina. C’est dans cet ensemble musical que l’artiste se révèle au public. Grâce à la chanson «Christianisé» (1987), qui exerce un véritable magistère sur l’échiquier musical congolais.
Le titre «Parisien refoulé», qui trône sur le deuxième album de Véritable Mandolina (1988), hisse Rapha au rang d’artiste le plus populaire du Congo. A cette époque, le chanteur se distingue, déjà, par sa manière de danser, de chanter, de s’habiller, mais aussi par les thèmes de ses chansons.
Après la disparition de Véritable Mandolina, ce chanteur atypique se lance dans une carrière solo, qui débute sur les chapeaux de roue, avec l’album «Résultat du dimanche», sorti en 1989. Un opus considéré par beaucoup comme l’un des mieux réussis, et qui bénéficie de l’apport des chanteurs kinois, tels que Lassa Carlyto, Debaba El Shabab, et Défao Matumona.
Avec les albums comme «Mateya», «Le départ pour l’école», «Origine de la sape», «Parisien retenu», le succès de Rapha fait boule de neige. Une situation dont tire également profit son épouse, l’artiste musicienne Jaquito wa Mpungu.
Malheureusement, les guerres à répétition qui secouent le Congo mettent un coup d’arrêt à la carrière d’Aphara. Qui, après un long passage à vide, signe son come back, avec l’album «Régime sans sel». Une œuvre qui ne récolte pas le succès escompté, comme d’ailleurs les autres qui vont suivre: «La sapologie», «La misère du chauffeur», «La sapologie 2», «Régime sans sel», etc.
Grâce à Max Toundé, son producteur, Rapha Boundzeki s’est produit, plusieurs fois, en France. Mais, financièrement parlant, l’artiste n’a pas trouvé son compte. Lui, qui est monté, pour la dernière fois, sur scène, en avril dernier, à Hinda, une localité du département du Kouilou, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du préfet de Pointe-Noire, M. Alexandre Honoré Paka.

L’album posthume de Rapha, à paraître bientôt, s’intitule: Sapologie 3. C’est aussi une production signée Max Tunde.

SAM KATSHAK tiré d’ARSENE SEVERIN depuis BRAZZAVILLE

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