jeudi 7 août 2008

Wendo Kalosoy laisse 60 enfants,la veuve Nelly n’y croit pas

Antoine Wendo Kalosoy Longongo fut un homme fécond, très fécond. Il était père de soixante enfants, dépassant largement Jean-Bedel Bokassa 1er, empereur autoproclamé de Centrafrique, qui en a laissé une demie-centaine. Nelly Mwissa, la veuve Wendo, celle-là même qui a vu le prolifique père de la rumba congolaise manquer même de la pitance avant d’entamer le processus de sa mort, n’y croit pas. ‘‘Maman’’ Nelly, comme on l’appelle, n’a eu aucun enfant avec Wendo mais dit ne pas être au courant du nombre exact de la progéniture de cet artiste-musicien décédé lundi 28 juillet à l’âge de 83 ans à la clinique Ngaliema. Dimanche 3 août, au cours des funérailles de son époux sur l’esplanade du stade des Martyrs, la veuve Wendo a, d’un geste de la main, contredit un proche parent de l’artiste à qui l’organisation a accordé la parole. Après avoir remercié le président Joseph Kabila pour sa magnanimité, ce ‘‘porte-parole’’ de la famille Wendo a déclaré publiquement que le défunt a laissé derrière lui soixante orphelins sans plus de détails. Présents sur les lieux, Marcellin Cissambo et Chantal Safu, conseillers principaux du chef de l’Etat, Esdras Kambale, ministre de la Culture et Arts, André Kimbuta, gouverneur de Kinshasa et Papa Wemba, vice-président de l’Union des musiciens du Congo (UMUCO). Tous les officiels et des milliers de Kinois venus rendre un dernier hommage à l’artiste ont entendu et noté. ‘‘Wendo fut un grand monument de la musique moderne (...) des décennies durant, il a été au service de la nation en produisant des œuvres musicales d’une grande qualité artistique’’, a déclaré Esdras Kambale, dans son oraison funèbre. ‘‘Il était un patrimoine national, un artiste éveillé et hors du commun’’, a poursuivi André Kimbuta, pour qui Wendo Kalosoy était ‘‘la référence de la musique congolaise’’ depuis les années 50. Nombre de ses admirateurs, vêtus de T-shirt à l’effigie de l’artiste, éclataient en sanglots chaque fois qu’étaient lancés des extraits de tubes à succès du chanteur de ‘‘charme, de l’amour et de la beauté’’. La musique de Wendo a traversé des générations. Wendo avait été admis aux soins intensifs à la clinique Ngaliema de Kinshasa, après une crise liée à un ‘‘dysfonctionnement organique’’. En introduisant le rythme latino-cubain en Afrique dans les années 50, Wendo a popularisé la rumba congolaise dans son pays et à l’étranger, avec notamment son tube fétiche ‘‘Marie-Louise’’, enregistré en 1952. Cette chanson de son ami Bowane lui valut des démêlés avec l’Eglise catholique qui ‘‘l’excommunia’’ un temps. Donné plusieurs fois pour mort, cet artiste s’en va en laissant derrière lui une longue carrière musicale. ‘‘Il était notre conseiller. Papa Wendo a légué un héritage exceptionnel et nous continuerons à puiser dans ses œuvres pour le rayonnement de la musique congolaise’’, a reconnu l’artiste-musicien Papa Wemba, l’une des figures emblématiques de la rumba congolaise et le prince de la SAPE (société des ambianceurs et des personnes élégantes). Peu avant la levée du corps pour le cimetière de la Gombe, Wendo a été décoré, à titre posthume, de la médaille d’or du mérite des arts, sciences et lettres, selon une ordonnance du président Joseph Kabila, lue par le chancelier des Ordres nationaux, le général Mabiala. Né vers 1925 à Mushie, dans le Bandundu, Wendo était orphelin de père depuis son jeune âge. Presque oublié sous les différents régimes qu’a connus son pays, il sera ‘‘tiré de la tombe’’ en 1998 par un admirateur, feu Laurent-Désiré Kabila qui l’aida financièrement. L’artiste au visage creusé et au profond regard, qui a longtemps voyagé comme mécanicien sur les bateaux naviguant sur le fleuve Congo, a été immortalisé dans un documentaire du Belge Jacques Sarasin, ‘‘On the Rumba river’’, filmé en 2007. Au cimetière où il attend le jugement dernier promis par les saintes écritures, Wendo y a rejoint ses collègues chanteurs décédés dont son ami Bowane, l’auteur-compositeur de ‘‘Marie-Louise’’, Adou Elenga, Kabasele Tshiamala alias Kalé Jeff, Franco Luambo Makiadi, Docteur Nico Kassanda, Lucie Eyenga Moseka, Paul Kamba, Camille Feruzi, Madiata ainsi que ses ‘‘enfants’’ Abeti Massikini, Mpongo Love, Pépé Kallé, Madilu System et bien d’autres encore qui ont marqué l’art d’Orphée en RDC.

Georges Tamba, tiré du journal "The post" Edition n°9-480 du mercredi 6 août 2008

SAMUEL KATSHAK
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mardi 5 août 2008

" Que dit la loi congolaise au sujet des violences sexuelles ? "

En République Démocratique du Congo, les auteurs des violences sexuelles restent souvent impunis. Une pratique devenue monnaie courantes aujourd’hui. Dans certaines écoles de la place, les enseignants utilisent plusieurs stratégies pour profiter de l’innocence de leurs élèves, qui de surcroît, sont mineurs. Pourtant il existe une loi sur la répression des violences faites aux femmes sous toutes ses formes. Il s’agit du viol des filles adultes et mineures, de l’inceste, du harcèlement sexuel, du mariage forcé ou encore des mutilations génétiques. Bien que la loi congolaise condamne toutes ces formes de viols et violences sexuelles faites aux femmes, celle-ci s’avère faible dans certains coins du pays. Cette faiblesse se justifie à Mbandaka, en province de l’Equateur, par l’insuffisance des juges et la lenteur dans l’exécution des dossiers selon les catégories d’accusés. Pour faire face à ces problèmes, dans les provinces on préfère traiter les problèmes liés aux violences sexuelles à l’amiable. Parce que s’il faut aller porter plainte, non seulement le processus accuse d’une lenteur accentuée, mais aussi lorsqu’on condamne, le montant exigé par la cour est insignifiant. Selon maître Fabrice Kakurusi, membre d’une ONG active des droits de l’homme basé à Butembo, lorsqu’on constate les cas des violences sexuelle dans ce coins du pays, la famille victime exige du bourreau le paiement en têtes de chèvres.
A Kinshasa et partout ailleurs en République démocratique du Congo, il y a plusieurs ONG des droits de l’homme qui mènent des actions pour que ces bourreaux soient sévèrement punis. Nous citons titre indicatif la ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants, étudiants et élèves. Cette ONG détient plusieurs cas en justice dont sept seulement évoluent positivement. Il s’agit de celui de six enseignants incarcérés pour avoir violé les élèves. JOSEPH GODE KAYEMBE, président de cette ONG déplore le comportement de certains magistrats de cette partie du pays, qui selon lui, sont très corruptibles. Grâce aux pots de vin qu’ils reçoivent, ils accordent la liberté provisoire aux personnes non bénéficiaires. Pour lui, l’Etat congolais doit prendre des dispositions pour sanctionner les magistrats et les juges qui refusent d’appliquer les dispositions légales prévoyant la condamnation dans un délai de trois mois, des personnes auteurs des violences sexuelles.

" Que prévoit la nouvelle loi sur les violences sexuelles ? "

Pour maître DOMINIQUE KAMUANDU de l’ONG avocat sans frontière, la nouvelle loi sur les violences sexuelles interdit formellement les amendes transactionnelles ou arrangement à l’amiable. L’officier du ministère public dès qu’il est saisi d’une infraction de violence sexuelle, doit saisir le parquet dans le délai de 24 heures. Une fois le dossier au parquet, le magistrat de cette juridiction a un délai d’un mois pour instruire et faire fixer l’affaire devant les juges. Pendant l’instruction, le magistrat du parquet doit veiller à ce que la victime soit assistée d’un avocat. Lorsque le tribunal est saisi du dossier, le juge a un délai de trois mois pour instruire l’affaire et rendre sa décision. L’autre innovation de cette loi est que ce que autrefois était considéré comme des attentats à la pudeur sont aujourd’hui considérée dans la nouvelle loi comme des violences sexuelles. Font aussi partie de cette catégorie des violences sexuelles, la prostitution forcée, le mariage forcé et l’esclavage sexuel.

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Justice: les avocats congolais refusent de plaider dans les audiences militaire

Le barreau de Kisangani vient de demander à ses avocats résidents à Bunia de ne pas plaider dans les audiences de la cour militaire siégeant en chambre foraine depuis le 22 Juillet dernier. Ceci, pour protester contre les honoraires de dix dollars par jour que propose la restauration de la justice à l’Est du Congo à chaque avocat qui accepte de défendre les prévenus aux audiences de cette cour. Le barreau de Kisangani estime que ce montant est insignifiant. De son coté, la cour militaire de Kisangani siégeant en chambre foraine a plus de cinquante dossiers à traiter. Et parmi ces dossiers, il y a celui ayant trait à l’assassinat de deux observateurs militaires de la mission des nations unies au Congo. Ces personnes ont été tuées à Mungwalu en 2005. Toujours dans ce lot des dossiers à traiter par cette cour, figure également celui ayant trait au pillage systématique du quartier Bankoko, l’un de 12 quartiers de Bunia. Un acte organisé en Janvier 2007 par un groupe d’éléments forces armées de la République Démocratique du Congo lors d’une mutinerie. Il faut noter que ces audiences foraines se tiennent depuis la semaine dernière sans la participation des avocats du barreau de Kisangani. Ceux qui résident à Bunia, disent obtempérer à la décision prise par leur bâtonnier qui n’a pas estimé correct de les voir plaider moyennant un payement de 10 dollars américains par jour. La Rejusco qui reconnaît avoir proposé ces frais, s’est réservée de qualifier ce montant d’honoraire au moment des tractations avec le barreau de Kisangani. Selon maître Jean Paul Bwino, coordonnateur de la Rejusco en Ituri, ce montant constitut une indemnité compensatoire de frais de déplacement permettant aux avocats résidant de se déplacer de leurs cabinets jusqu’aux lieux des audiences. Pour le numéro UN de ce projet de l’Union Européenne d’appui au système judiciaire congolais, il est prévu que certains avocats du barreau de Kisangani viennent participer aux audiences organisées par la cour militaire qui siége en chambre foraine à Bunia. Pour ceux-là, la Rejusco estime que vu que ces derniers se déplacent et exercent leurs fonction en dehors de leur cabinets, ils seront logé décemment, leur restauration sera assuré et en plus de cela, chacun d’eux aura droit à 50 dollars américains par dossier. Un montant que ne semble pas apprécier le bâtonnier de Kisangani qui considère qu’il n’est pas correct de donner 50 dollars américains à un avocat pour un dossier. Selon lui, il se pourrait qu’un dossier dure 10 jours. Ce qui reviendrait à dire que ce dossier aura tout simplement été payé à 5 dollars le jour. Par rapport aux 10 dollars américains que la Rejusco compte donner aux avocats du barreau de Kisangani résidant à Bunia, maître Aimé Buko du barreau de Goma trouve ce montant inacceptable par rapport au travail d’avocat, par rapport au temps que prend un dossier et par rapport aux procédés utilisés pour aboutir à la vérité et à la conclusion d’un dossier. Malgré cela, certains avocats de Bunia ont acceptés de plaider moyennant les 10 dollars par jour donnés par la Rejusco. Ces derniers justifient leur position par à leur refus de se soumettre à l’ordre venu d’un barreau dont ils ne se reconnaissent pas.

Samuel Katshak
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